• Les Indiens d'Amérique et les chevaux

     



    C'est en 1867 qu'on a découvert, dans des roches éocènes du sud des Etats- Unis, un fossile d'Eohippus à partir duquel on a pu retracer l'évolution des équidés depuis une période couvrant quelque 60 millions d'années, jusqu'à l'apparition, il y a environ un million d'années, d'Equus caballus, l'ancêtre de notre cheval. Eohippus avait à peu près la taille d'un renard, avec quatre doigts aux pattes antérieures et trois à l'avant. Son pelage était probablement tacheté ou rayé pour le camouflage. Les marécages
    s'asséchant, les descendants d'Eohippus se sont adaptés et répandus dans le monde, via l'isthme de l'Alaska existant alors. Les chevaux se sont éteints en Amérique il ya environ 10000 ans, et n'y sont revenus qu'avec leur réintroduction par les conquistadores au XVI' siècle.

     



    L'histoire du cheval amérindien est longue et colorée. Les historiens  admettent de façon générale que les Espagnols ont introduit le cheval dans le nouveau monde dans les années 1500.
    Ces chevaux , mélange de sang barbe, arabe, et andalou étaient considérés comme les meilleurs chevaux du monde à ce moment là. Le cheval fut indispensable à Cortez pour la conquête du Mexique. Les Indiens de ces régions qui n'avaient jamais vu de cheval considérèrent le couple cheval cavalier  comme étant d'essence divine.
    Pour tenter d'entretenir cette croyance, pendant des années il  fut interdit aux Indiens de monter à cheval  et plus encore, d'en posséder un . Au milieu du 15ième siècle, les rancheros espagnols de la région de Santa Fé possédaient des centaines de chevaux . Lors de la Rébellion des Pueblos en 1680, les Espagnols furent chassés du Nouveau Mexique et laissèrent beaucoup de ces chevaux derrière eux. C'est ainsi que les Indiens purent se procurer ces " Big Dog " ou " God Dog ". Le cheval changea complètement la vie des Indiens des Plaines , transformant les lents piétons en  nomades chasseurs et guerriers. Le cheval apporta une nouvelle forme de vie. Avant le cheval, les tribus indiennes utilisaient des chiens pour transporter de petit abris , avec le cheval, ces abris devinrent les grands tipis décorés.
    La chasse aussi changea ; avant le cheval, les Indiens  chassaient en précipitant un troupeau du haut d'une falaise, après, ils choisissaient  à cheval seulement les cibles nécessaires pour leurs besoins.
    Le vol de chevaux entre tribus est devenu un sport considéré par les jeunes guerriers comme un moyen de  gagner expérience et célébrité.
    De nombreuses cérémonies religieuse faisaient référence à l'impact du cheval dans la vie des Indiens. Une des plus intéressantes était le culte  du médecin -cheval pratiqué par la plupart des tribus des plaines. La tribu Oglala dans le Dakota avait élaboré un culte du " horse medecine " comportant une danse imitant le cheval. Les Oglala utilisaient ce culte pour influencer les courses, pour soigner les chevaux malades ou blessés, calmer un cheval capricieux ou pour que les poulinières aient de beaux petits. Les " horse medecine " hommes ou femmes étaient parmi le membres les plus respectés de la tribu.
    Un des épisodes les plus colorés dans la longue carrière du cheval indien est le rassemblement  d'un million de Long  Horns sauvages au Texas après la guerre de Sécession . Du Texas au Canada, il ont traversé les rivières, affronté  les tempêtes et les orages,  la grêle, la neige , le givre et le blizzard. Ils l'ont fait sans prendre le temps de paître , sans grain et ils auraient pu faire plus encore, alors que la plupart d'entre eux n'étaient pas plus grands que le bétail qu'ils convoyaient.

     


    L'armée des Etats Unis  n'a trouvé qu'un moyen pour vaincre les Indiens efficacement : les séparer de leurs chevaux. On recense de nombreux massacres de chevaux, le meilleur moyen pour la cavalerie US d'affaiblir les Indiens.



    Au cours de ses recherches sur la piste du véritable cheval de La Palouse, Cathy White Eagle a pris les conseils des Aînés, et aussi consulté les derniers résultats de la recherche scientifique.
    Bien qu'on ne puisse remonter le temps et parler avec Chef Joseph.
    Elle a parlé avec les Aînés et tout particulièrement avec Irwin Watters, un descendant de Chef Ollicut âgé de 82 ans et qui eut jusqu'à plusieurs centaines de chevaux.
    Que dit la tradition orale, en contradiction avec les idées  reçues :
    -1- Les Indiens Nez Percés auraient  eu des chevaux 500 ans avant la retraite de Chef Joseph, ce qui porterait vers 1370.
    -2- Il n'y avait pas de léopard dans les troupeaux de la Walowa, les chevaux léopard seraient venus plus tard  amenés par les colons après la retraite, et c'était probablement des Knabstrup. Les chevaux de la Palouse sont Blanket, snowcap,  snow flake et rouans ou rouans tachetés, pas léopard.
    -3- La démarche préférée des Indiens n'était pas l'amble, mais le trot allongé.
    -4- Les  chevaux des Nez Percés  ne sont pas les descendants des chevaux Andalous  venus du Sud.


    Maintenant, que disent l'histoire et la science, étant bien entendu que dans ces deux domaines il n'y a pas de vérité établie, mais des découvertes successives pouvant se corroborer ou s'infirmer.

    Entre le massacre et la dispersion des chevaux de Chef Joseph en 1877 et la fondation de l'ApHC, il y a plus de 50 ans de croisements incontrôlés.
    L'ApHC a basé le choix des premiers chevaux uniquement sur la couleur. .
    Les premiers chevaux sélectionnés par l'ApHC ont été croisés avec des Thoroughbreds, Arabes, Morgans, Standardbreds, ou Quarter Horses pour donner les premiers Fondations.
    Il n'est donc pas étonnant que les chercheurs de département de génétique de l'université du Kentuky aient trouvé que les Appaloosas ambleurs avaient un patrimoine génétique commun avec les Standardbreds.
    Quant au fait que les chevaux Nez Percés ne soient pas les descendants des  andalous du sud , cela pourrait paraître logique.  Les chevaux Nez Percés pourraient très bien être les descendants des chevaux Français et Anglais  et même Russes via l'Alaska. Cela leur aurait évité la dégénérescence qu'ont subi les chevaux venus du sud et expliquerait pourquoi Lewis et Clark lors de leur voyage 1806  aient touvé que ces chevaux étaient particulièrement beaux et rapides et pouvaient rivaliser avec n'importe quel cheval de la Cote Est ou d'Europe .
    D'autre part, des recherches anthropologiques  menées par des chercheurs l'Université de Bonn en Allemagne laisseraient penser que des chevaux aient évolué depuis des points différents sur la terre même si on n'a pas trouvé de fossiles pour le moment.

    On ne peut rien affirmer mais accepter différentes hypothèses, y compris la tradition orale des Nez Percés.


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